Suite et fin de l'article sur la Traversée de la Russie en Transsibérien. Après avoir passé la frontière terrestre de nuit et être arrivée sans encombre dans le pays, puis passé quelques jours à Moscou (voir première partie), le périple en train commence réellement. Un trajet de plus de 9000 kilomètres que j'ai choisi de faire en 5 étapes, pour rejoindre Vladivostok. Le premier trajet, de nuit me mène à Kazan, au Tatarstan.
La première nuit dans le Transsibérien se passe sans encombre. Seuls quelques passagers discrets s'installant lorsque que le train s'arrête dans des gares ont animé la nuit. A mon réveil, il fait déjà grand jour et mon voisin de couchette regarde le paysage défiler en buvant un thé. Il me semble plus amical que la veille dans la pénombre et on commence à discuter, enfin du mieux qu'on peut, car en dehors du Russe il ne parle que quelques mots d'Allemand. Dans ce cas mimes, photos et livres sont bien utiles. Le trajet se passe agréablement et en contemplant le paysage d'automne à travers la vitre, je réalise pour la première fois que je suis enfin embarqué dans ce long périple vers l'Est.
Nous arrivons à destination en fin de matinée et à la sortie du train, je suis agréablement surpris par la douceur de la température. Ma mission: rejoindre Alina, mon hôte Couchsurfing à Kazan. Je finis par trouver l'appartement ou elle vit et suis accueilli par sa grand mère, qui m'a préparé à manger! Je suis un peu gené par cet accueil inattendu et la remercie chaleureusement. Puis part rejoindre Alina en centre ville. Le courant passe bien et les discussions vont bon train. Après avoir travaillé quelques années dans l'informatique, et se consacre désormais à sa passion, le chant. Elle a son groupe de musique et donne des cours de chant en privé, et dans une école de musique.
On visite la paisible ville aux influences Musulmanes. Le lendemain, nous nous rendons en fin d'après-midi à l'anniversaire de Sacha, un ami d'Alina. Au plus fort de la soirée, une quarantaine d'invités seront présent dans le petit appartement situé au dernier étage d'une grande barre d'immeubles. Ceux qui parlent un peu anglais n'hésitent pas à venir vers moi. Nous échangeons parfois sur la situation délicate en Ukraine et les tensions entre l'Occident et la Russie. Ils s'inquiètent la mauvais image qui leur est associée. La plupart d'entre eux son aussi musiciens et les chansons traditionnelles s’enchaînent. La fête durera jusqu'au petit matin.
Après une courte nuit et un après-midi passé bien au chaud dans un café de la vieille ville avec les amis d'Alina, il est temps de reprendre le train. Je la remercie chaleureusement pour son accueil et sa générosité et m'en vais prendre mon train pour Ekaterinbourg.
Première nuit à bord du Transsibérien
Wagon de 3ème classe, Platzkart |
Kazan, la mosquée Kol Sharif, et l'anniversaire de Sacha
La Mosquée Kol Sharif |
Rivière Kazanka |
Eketarinbourg, ville moderne de l'Oural
Le trajet entre Kazan et Ekaterinbourg dure 14h et pour celui-ci je serai en Kupe, la deuxième classe: compartiment fermé avec 4 couchages. Mes compagnons de voyage sont des jeunes rentrant d'une compétition de Ball trap. Ils m'apprennent et jouer au Durak, jeu de cartes bien connu en Russie. Ils me posent aussi pas mal de question sur l'Europe.
Ekaterinbourg |
Je suis très bien accueilli encore une fois par Evgenia. Elle s'investit beaucoup dans son travail, aime voyager à l'étranger et suivre les matchs de Hockeys de l'équipe locale. Malgré son sympathique accueil, je ne trouve pas grand intérêt à la ville, très moderne et ne dispose pas d'assez de temps pour m'éloigner du centre et aller découvrir les montagnes de l'Oural. Qu'à cela ne tienne, j'ai rendez-vous avec le Baïkal!
Le lac Baïkal, perle de la Sibérie, et l'île d'Olkhon
Je quitte Ekaterinbourg pour Irkoutsk. Le trajet de 2 jours 1/2 se fait à nouveau en Plaztkart (3ème classe). A vrai dire, je préfère cette classe à la 2ème: le wagon est ouvert, sorte de compartiment open-space d'une cinquantaines de personnes. L'ambiance y est plus conviviale et propice aux rencontres qu'en Kupe. Mes voisins sont une sympathique famille Russe avec qui je bois le thé à toute heure de la journée. Je rencontre aussi Elisa, voyageuse Italienne qui se rend en Australie. Le temps dans le train passe vite, à jouer aux cartes avec différents groupes de voyageurs, contempler le paysage et déguster les mets locaux vendus par des babouchkas lorsque le train s'arrête assez longtemps en gare.Arrivée à Irkoutsk, je ne m'attarde pas dans la ville et saute dans un bus pour rejoindre le ferry qui m'amène sur l'île d'Olkhon, sur laquelle je vais passez une semaine, entouré par le mystique lac Baïkal...
Rocher du Chaman, Olkhon |
Les jours passent vite sur ce paradis perdu: ballades dans les terres ou le long de la côte, baignades vivifiantes dans l'eau limpide du lac certes à 5°C. Contemplation de cette mer intérieure, la plus grande réserve d'eau douce de la planète, impressionnante depuis la côte est, quand on aperçoit au loin la Bouriatie. Discussions animées le soir avec les voyageurs de passage, autour d'un repas préparé collectivement. Aussi, libre à chacun de donner un coup de main à Sergueï pour construire sa nouvelle maison, qui accueillera bientôt sa famille qui s'est récemment agrandie.
L'unique église de Khoujir |
Il est l'auteur d'un superbe livre sur le lac, sa région: Le Lac Baikal, au Coeur de la Siberie. Il nous fais notamment découvrir, par ses clichés, le surprenant spectacle du lac pris par les glaces lors des mois d'hiver.
Ulan Ude, des airs de Mongolie
Datsan D'Ivolgunsk |
Je commence à apprécier le beau soleil Bouriate mais déjà il est temps de quitter la ville, et reprendre le Transsibérien, pour aller toujours plus vers l'Est.
Vladivostok, à l'autre bout du monde
Un trajet de 65h de train me sépare du terminus du Transsibérien. Faute de place disponible en Platzkart, je suis en Kupé pour ce plus long tronçon de l'itinéraire. Je partage le compartiment avec Yekaterina, babouchka qui voyage seule dans le but d'aller visiter sa famille. Elle fait les gros yeux si l'idée me prend de siffler, ça ne se fait pas dans un lieu fermé me dit elle. Elle me donne beaucoup de choses à manger aussi, et m'apprends quelques nouveaux mots de Russes. Je ne vois pas vraiment le temps passé et nous arrivons finalement au terminus du Transsibérien.
La ville est plus accueillante et moderne que ce que j'imaginais. Ce n'est pas seulement une cité portuaire au bout de nulle part, mais une ville moderne et dynamique. Par moment je lui trouve même des petits airs de San Francisco, avec ses rues pentues qui finissent par rejoindre la calme baie qui baigne la ville. Je rencontre plusieurs personnes, qui ont répondu à ma requête de Couchsurfing: Alyona, qui est passionnée de photographie. Olga, dynamique cadre, qui me fait découvrir de magnifiques points de vue, l’impressionnante Université Fédérale d’Extrême Orient et les endroits branchés de la ville. Je passe ma dernière soirée en Russie accompagné de ces nouvelles rencontres, leurs amis ainsi que d'autres couchsurfers. D'ici, je ne suis qu'à un saut de puce de ma prochaine destination, le Japon.
En un mois, je n'ai parcouru qu'en surface l'immense Russie. J'ai découvert quelques une des nombreuses facettes qui compose le visage du plus vaste pays du monde. Une culture riche et unique, qui est malheureusement peu accessible en Occident. Je garde particulièrement en mémoire l'accueil des Russes, qui peut paraître réservé au premier abord, mais qui laisse bien vite place aux sourires et à une générosité sincère, une fois la glace brisée. Le Transsibérien, par ses nombreux itinéraires possibles, est un moyen privilégié de parcourir le pays. Et le Couchsurfing, un moyen agréable d'aller à la rencontre de son peuple.
Golden Bridge, Vladivostok |
Le mot de la fin
En un mois, je n'ai parcouru qu'en surface l'immense Russie. J'ai découvert quelques une des nombreuses facettes qui compose le visage du plus vaste pays du monde. Une culture riche et unique, qui est malheureusement peu accessible en Occident. Je garde particulièrement en mémoire l'accueil des Russes, qui peut paraître réservé au premier abord, mais qui laisse bien vite place aux sourires et à une générosité sincère, une fois la glace brisée. Le Transsibérien, par ses nombreux itinéraires possibles, est un moyen privilégié de parcourir le pays. Et le Couchsurfing, un moyen agréable d'aller à la rencontre de son peuple.Pour préparer votre périple en Transsibérien
Si il vous prends vous aussi l'envie de parcourir les plaines de Russie au doux rythme du Transsibérien, voici quelques ressources qui peuvent vous être utiles:
- Site web de L'Homme du siège 61 : une référence pour obtenir toutes sortes d'informations, concernant le Transsibérien mais aussi d'autres nombreux trains dans le monde.
- Site web Real Russia: ce site est bien pratique pour réserver ses billets de trains, consulter les horaires, voir le nombre de place disponibles... Permet aussi d'obtenir des ebillets pour lesquels vous montrer simplement votre passeport pour monter dans le train. Un tout petit peu plus cher que si on les achète directement à la gare.
- Le Lonely Planet Transsibérien: pas indispensable, mais peut être commode, pour préparer le voyage en amont et décider des étapes selon vos envies.
Большое спасибо, До свидания!
Ca fait rêver.... C'est un voyage que je souhaite réaliser un jour, donc forcément j'ai lu cet article avec un grand intérêt. Merci de tes partages très enrichissants et pleins de douceur. Ca donne envie de partir le sac sur le dos et prendre le premier train en direction de...(peu importe ça mènera bien là où c'est bon).
RépondreSupprimerBonne continuation ;) et au plaisir de lire ce qui se passe ici.